http://www.maison-objet.com/fr/paris/actualite/ambiances-un-petit-best-of
Deux fois par an en France, le salon Maison&Objet est le rendez-vous international des professionnels de l’art de vivre, de la décoration d’intérieur et du design. Du 7 au 11 septembre 2018, l’événement a fait le pari d’étonner en se repensant totalement avec une nouvelle implantation qui souligne ses fondamentaux : la maison et l’objet. Cette sectorisation a séduit 3000 marques exposantes et plus de 90 000 visiteurs acheteurs, dont 50 % d’internationaux.
- Une édition placée sous le signe de la vertu
On produit trop et du jetable. Notre environnement est pollué, le bien-être des hommes et des animaux n’est pas toujours respecté… Le capitalisme est-il encore apte à nous offrir sécurité et confort dans le futur ? Face à des questions aussi importantes, partagées aujourd’hui par un grand nombre de gens, il est important de tirer la sonnette d’alarme pour notre futur, sur la façon dont nous allons produire et consommer.Pour ces raisons, Vincent Grégoire, le chasseur de tendances du bureau de styles Nelly Rodi a tenu à attirer notre attention sur « Virtuous », thème d’inspiration qu’il a choisi pour la version septembre 2018 du salon Maison&Objet. « C’est à chacun de nous de faire le bien, de s’impliquer dans une spirale vertueuse pour entraîner les autres à s’y mettre plutôt que d’imposer les changements. Avec ce thème Virtuous, j’ai semé de petites graines et aimerais les voir pousser. Je suis certain que ces valeurs pourraient rapprocher les générations. » - Les couleurs de la nature
Plus que jamais, cette année, la palette du salon était colorée et tournait autour de la nature avec des couleurs sourdes, basées sur un camaïeu de verts, de beige, de saumon et de fauve.
« La couleur gouverne-t-elle nos sens ? », questionnait l’une des conférences très remarquées du salon. Oui, répondaient sans ambages les intervenants. Pour le chef culinaire Thierry Marx, « de la couleur naît la séduction ». Pour Abigail Bruce de l’institut Pantone, « la couleur de l’année que nous élisons reflète une émotion et l’aspiration du monde ». Et pour Mathilde de l’Écotais, Reporter et passionnée d’art culinaire, « la nature nous inspire et on ne fait qu’essayer de reproduire sans cesse ses couleurs. » - La vaisselle renouvelée
Les arts de la table semblent eux aussi très marqués par cette quête de la couleur. En 2019, gardons-nous des sempiternelles assiettes blanches et prenons le risque de« provoquer de l’émotion et de donner une mémoire à l’éphémère » en usant de contenants de couleur pour mettre nos plats en valeur comme Thierry Marx, le grand chef cuisinier nous l’a conseillé. Une tradition tout droit ramenée du Japon où chaque plat entretient un dialogue avec son contenant propre, à l’instar de la soupe miso et de son bol laqué rouge. - Toujours beaucoup de végétal
Cela ne surprendra personne, le végétal tient toujours une place de choix dans la décoration, tant par les couleurs choisies que par les plantes d’intérieurs, les bouquets de fleurs séchées ou encore par les grandes fresques murales et panoramiques. Si l’exotisme était à l’honneur ces dernières années, une végétation plus locale arrive sur le devant de la scène (bouquets d’hortensia, décors de Toscane…) pour tempérer nos existences survoltées. - Du confort !
La précédente session du salon plébiscitait le « confort » comme thématique principale. Celui-ci n’a pas quitté nos esprits. Le salon se compose toujours autour du canapé, envisagé comme une pièce iconique. Gros coussins matelassés, très confortables et enveloppants ou velours ultra-doux pour réchauffer l’hiver approchant. - Des touches ethniques
S’il paraît important de ne pas perdre nos savoir-faire et d’encourager la production locale, l’ailleurs continue de nous faire rêver. Les tissages d’Amérique du Sud en laine nouée, les lits de repos charpoy, venus d’Inde, ou sénoufo, venus d’Afrique, les motifs quadrilobes appartenant à la tradition arabe, les lampes plissées inspirées de l’origami japonais sont autant de pièces prisées dans nos intérieurs version 2019. Gardons-nous toutefois du design uniformisé et privilégions des produits équitables. - De l’authenticité
Le fait-main a la cote et permet d’accessoiriser tout en personnalisant. Pour tous ceux qui n’ont pas vraiment la fibre manuelle, privilégiez les objets artisanaux qui permettent de valoriser des savoir-faire, de décorer avec originalité et surtout de véhiculer un surcroît d’authenticité. Cette année, les textiles semblent tissés à la main, les bouteilles soufflées à la bouche et les vases tournées au tour. - Hommage au passé
Certains se plaignent que la création n’en finisse plus de se tourner vers le passé pour s’inspirer. Les pièces des années 50 ou encore les motifs Art Déco tiennent toujours le devant de la scène et irriguent les intérieurs contemporains au détour de papiers peints, fauteuils, enfilades ou autres cabinets. Ne faut-il pas y voir au contraire un hommage rendu aux générations anciennes et une volonté de tisser des liens plutôt que de les rompre ? - Des touches sophistiquées
Le tabouret en velours, au piétement cerclé de laiton ou encore la table basse, en marbre vert et piétement tout en légèreté sont des caprices déco de l’année, qui ajoutent à nos intérieurs des touches sophistiquées. Ce sont de bons exemples de ce que la nouvelle création peut accoucher en s’appuyant sur des matières et des formes inspirées du passé. Vive la « transgénérationnalité » ! - Et s’il ne fallait ne garder qu’une seule chose ?
Elle est pratique, elle est design, elle est facile à vivre, elle nous rappelle nos chaises d’écolier, elle arbore la palette couleur de l’année, elle s’utilise aussi bien dedans que dehors. Bref elle a tout bon. Nous avons nommé la chaise en métal ajouré et piétement tubulaire, celle qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte sur cette édition de Maison&Objet. Plusieurs éditeurs se sont fait remarquer avec ce nouvel objet de désir, à l’instar d’Adico ou Petite Friture.
